C’est à l’automne 2015 que Basta communication participait pour une toute première fois au Créa. Ce concours, réalisé par les Éditions Infopresse, s’adresse aux acteurs de l’industrie de la communication, du marketing et de la publicité au Québec. Basta, agence de communication sherbrookoise, a donc soumis l’un de ses projets réalisés au cours de l’année 2015. Sachant que plusieurs grandes agences de communication — qui bénéficient de budgets enviables — participaient, notre équipe n’avait pas de trop grandes attentes quant à ses chances de gagner un prix. Comme le dit l’adage « Qui ne risque rien, n’a rien! », nous avons donc soumis notre projet au fameux concours.
L’édition 2016 du concours Créa comptait plusieurs catégories. Nous avons choisi une niche sur mesure pour Basta et avons soumis un projet réalisé pour l’entreprise d’économie sociale Estrie Aide, dans une catégorie dédiée aux OBNL. Nous étions particulièrement fiers de présenter un projet qui valorise l’écoresponsabilité, particulièrement la réutilisation des biens de consommation.
Après plusieurs mois, nous n’avions toujours pas reçu de nouvelles. Nous avons donc décidé d’aller sur le site Web du concours, question de voir si les candidatures retenues avaient été affichées. Sans grande surprise, nous avons constaté que notre candidature n’avait pas été retenue.
Nous avions travaillé méticuleusement sur la présentation de notre projet. Comme il se doit. Nous avions remis notre dossier en bonne et due forme : il était accompagné d’un chèque de 295 $ et a été acheminé par courrier recommandé. Pas de problème jusque là. Le hic, c’est que nous n’avons jamais reçu de courriel ou de lettre pour nous aviser que notre candidature n’avait pas été retenue. Pas même un remerciement pour avoir participé au concours… À l’ère des communications sociales, un minimum de considération pour les participants — qui financent ce concours par leur contribution — serait de mise. Même une réponse automatisée et polie est préférable à… rien.
Mais ce n’est pas tout… Comme tout bon événement d’envergure, on annonce qu’il y aura une soirée de gala pour la remise des prix. Encore là, nous n’avons reçu aucune invitation pour assister à ce gala.
Pourtant, le thème du concours Créa 2015 était le suivant : « Les Créa, c’est plate sans les perdants ». Ironique, non ? Bien que cette formule se voulait humoristique et audacieuse, elle nous a laissé un goût amer.
« Les Créa, c’est plate sans les perdants »
Cette phrase continue de tourner en boucle dans notre tête, mais probablement pas pour les bonnes raisons !
Un concentré de talents !
Nous avons été stupéfaits de constater à quel point certaines agences étaient surreprésentées au sein d’un concours disant représenter l’industrie de la communication, du marketing et de la publicité au Québec. Un très petit nombre d’agences a reçu un très grand nombre de Prix et de Grands Prix.
Finalement, 75 Prix et 32 Grands Prix ont été remis. En première position, nous retrouvions Sid Lee, qui a reçu 11 Grands Prix et 15 Prix. En deuxième position, nous retrouvions Lg2, qui a reçu 9 Grands Prix et 26 Prix. En troisième position, nous retrouvions Bleublancrouge, qui a reçu 6 Grands Prix et 9 Prix.
Wow ! Tout un concentré de talents !
Un jury impartial ?
Maintenant, qui retrouvions-nous parmi les neuf membres du jury ? Au moins 8 jurés provenant des agences gagnantes :
- Un juré de Publicis (finaliste dans une catégorie)
- Un juré de Havas Worldwide Canada (finaliste dans une catégorie)
- Un juré de Tank (finaliste dans 2 catégories)
- Un juré de Cossette (finaliste dans 5 catégories)
- Un juré de Bleublancrouge (finaliste dans sept catégories)
- Un juré de DentsuBos, (finaliste dans dix catégories)
- Un juré de Sid Lee, (finaliste dans dix catégories)
- Un juré de Lg2 (finaliste dans dix-huit catégories)
- Un autre juré, dont nous ne connaissons pas la provenance.
Nous reconnaissons l’importance d’avoir un jury composé de talents renommés de l’industrie. Toutefois, quand ça prend des allures de club d’élite qui s’autocongratule, nous retirons notre vote. Nous préfèrerions de loin quelque chose qui donne plus de place à la diversité de la création québécoise, plutôt que de représenter majoritairement les « grosses agences ».
Vous aurez compris que mon point n’est pas de dénigrer l’excellent travail que font les gagnants. Je les félicite pour leurs prix.
Avant de publier ce papier, j’ai cru important d’appeler la personne responsable du Concours Créa pour savoir s’ils avaient bel et bien reçu notre dossier. On m’a confirmé que oui. J’en ai profité pour mieux m’informer. J’ai formulé quelques critiques et quelques recommandations. Je dois souligner que la réceptivité était exemplaire. Bravo ! En espérant que ces critiques, qui se veulent sincèrement constructives, porteront fruit au profit de notre belle industrie de la communication, du marketing et de la publicité au Québec. Votre thème « Les Créa, c’est plate sans les perdants » prendra alors tout son sens.
Patrice Côté
Président et directeur artistique
Basta communication