Ensemble sans détour : au cœur de l’Opération Nez rouge Sherbrooke, Magog et Coaticook

Nez-Rouge-2025
Date : 5 Décembre 2025
Auteur : Annie Lagrandeur — entretien avec David Plourde (adjoint à la coordination pour Sherbrooke) et Valérie Lacroix (responsable des médias)

Quand les lumières du temps des Fêtes s’illuminent en Estrie, un mouvement de solidarité s’active dans nos rues. Chaque année, l’Opération Nez rouge Sherbrooke, Magog et Coaticook rassemble des centaines de bénévoles pour offrir un service de raccompagnement sécuritaire. Elle permet à plus d’un millier de personnes de rentrer chez elles en toute tranquillité. Plus qu’un simple appel à la prudence, cette mobilisation incarne une histoire d’entraide, d’engagement et de cœur. Et derrière cet effort collectif se trouve un pilier sans lequel rien ne serait possible : la Fondation Sans Détour.

La Fondation Sans Détour : l’organisme qui rend tout possible

Fondée en 2024 par Jimmy Dessureault, la Fondation Sans Détour a émergé d’une urgence bien réelle. Après plusieurs décennies, l’Université de Sherbrooke s’est retirée de la gestion du service de l’Opération Nez rouge. Pour assurer la continuité de ce service vital, il fallait une organisation porteuse solide. C’est ainsi qu’est née la FSD, aujourd’hui au centre de toute la coordination régionale.

La fondation se consacre aussi à une mission sociale importante : soutenir la relève athlétique et encourager l’accès à des activités physiques enrichissantes. Tout cela grâce aux dons recueillis lors de la campagne de l’Opération Nez rouge Sherbrooke, Magog et Coaticook. Les raccompagnements effectués ont donc un double impact : ils protègent la communauté et soutiennent la jeunesse.

Une équipe qui veille tard

David Plourde, adjoint à la coordination pour Sherbrooke, et Valérie Lacroix, responsable des médias, occupent des rôles centraux dans la campagne 2025. David cumule 17 années d’implication, tandis que Valérie entame sa première année en tant qu’administratrice après avoir participé pendant plus de cinq ans comme volontaire sur le terrain. Tous deux contribuent également aux activités de la fondation.

Malgré l’ampleur du travail requis, le noyau organisationnel repose sur du bénévolat, une preuve éloquente du niveau d’engagement de ses membres. Ils orchestrent l’ensemble des volets de la campagne : installation des centrales, recrutement, formation, planification de la téléphonie, coordination des équipes de raccompagnateurs et gestion complète des opérations. Les retours sécuritaires sont effectués entre 20 h et 4 h du matin. L’équipe demeure donc mobilisée presque toute la nuit pour ramener les gens chez eux. Un accomplissement remarquable, porté par des personnes déterminées à préserver la vie sur nos routes.

À la centrale, on se réchauffe autour d’un café, on partage des biscuits et on rit des péripéties du soir. Comme cette volontaire qui a oublié son sac à main dans la voiture d’un usager et que toute l’équipe a dû retracer à travers la ville.

Pour David et Valérie, un souhait demeure constant : éviter tout accident lié aux facultés affaiblies durant les Fêtes. Voilà pourquoi la période de raccompagnement 2025 s’étend jusqu’au 31 décembre.

Rentrer à la maison avec le sourire

L’essence de l’Opération Nez rouge demeure la prévention de la conduite avec facultés affaiblies. Si l’alcool et les drogues sont au cœur des préoccupations, un autre danger est souvent oublié : la somnolence. « Nez rouge peut aussi être pour la fatigue, souligne Valérie. Quand nous rentrons à la maison, nous connaissons bien la route. C’est plus facile de s’endormir. Donc, plus dangereux. »

Cette vision élargie de la sécurité routière est au centre de la campagne 2025, dont le thème « Un retour bien accordé », en collaboration avec La Bottine Souriante, met de l’avant un trajet de fin de soirée convivial. Ce groupe phare met sa musique festive au service de la prévention.

Il y a aussi la réalité des nuits d’hiver. Les retours sécuritaires s’effectuent dans un froid parfois mordant, où la buée gèle sur les vitres. Chaque raccompagnement commence par le déneigement de la voiture de l’usager. Les bénévoles s’y habituent : les mains engourdies, les manteaux mouillés et les phares qui découpent l’obscurité. Malgré la fatigue, ce sont les fous rires qui emplissent les voitures : discussions animées avec de joyeux fêtards et chansons improvisées sur le chemin du retour.

Des défis à relever chaque soir

Coordonner l’Opération Nez rouge Sherbrooke, Magog et Coaticook demande plus qu’un déploiement de bénévoles sur les routes. Une campagne d’une telle ampleur entraîne son lot d’obstacles, que l’équipe s’efforce de transformer en solutions humaines et concrètes.

Le premier enjeu demeure le recrutement, particulièrement pendant la période des Fêtes, où les horaires sont chargés et les obligations familiales nombreuses. Certains découvrent Nez rouge pour la toute première fois : comme ce bénévole qui, n’allant pas dans le Sud cette année, a décidé d’offrir une soirée de son temps. Il est arrivé seul, ne connaissant personne, un peu nerveux. Il est reparti avec de nouveaux amis et l’impression d’avoir vraiment servi à quelque chose. Comme le souligne Valérie :          « L’Opération Nez rouge permet aussi de briser l’isolement. »

Plusieurs personnes reviennent au fil des ans, motivées par la nécessité du service. D’autres s’impliquent après avoir eux-mêmes bénéficié d’un retour sécuritaire, une manière de redonner au suivant.

À cette réalité s’ajoute le temps d’attente entre les raccompagnements, parfois long selon l’achalandage ou les déplacements requis entre les trois villes. Pour rendre ces moments agréables, un partenariat avec le Fox in a Box de Sherbrooke permet d’offrir des jeux ludiques aux bénévoles selon leur géolocalisation. Une mesure efficace pour maintenir la bonne humeur et se creuser la tête. Impossible de résoudre l’énigme de l’emplacement de Basta communication. Il faudrait aller s’entraîner dans des salles d’évasion.

Sur le plan financier, les budgets sont souvent plus serrés en fin d’année. Certains se montrent malgré tout d’une générosité touchante : ils  remettent spontanément 20 $,   30 $ et parfois même 50 $ pour un seul raccompagnement. L’Opération Nez rouge Sherbrooke, Magog et Coaticook compte également sur des partenaires fidèles comme Desjardins et la SAAQ. De nombreuses entreprises locales offrent aussi leur soutien : dons en argent, en matériel, en services et en nourriture. Toutes ces contributions sont cruciales au bon fonctionnement de la campagne.

Malgré ces défis, l’organisme continue d’avancer avec détermination. David invite la population à rejoindre ce mouvement d’entraide : « Venez nous voir. Venez vous amuser. Venez vous impliquer. »

Quand la solidarité prend le volant

L’Opération Nez rouge Sherbrooke, Magog et Coaticook existe grâce à la force d’une communauté qui veille les uns sur les autres. Derrière chaque trajet offert se trouvent des bénévoles engagés et une fondation qui soutient l’ensemble des activités. Depuis sa création, cette mobilisation permet à des milliers de personnes de rentrer chez elles en sécurité pendant les Fêtes. Chez Basta communication, nous sommes fiers d’être partenaires de cette belle tradition.

Skip to content