Par Patrice Côté, Président et directeur artistique, Basta communication
Depuis quelques années, j’envisageais de partager mon parcours d’entrepreneur auprès des jeunes. Le hasard a fait que mon amie Cynthia, d’Entreprendre Sherbrooke, m’a demandé si je souhaitais participer à La Semaine des entrepreneurs à l’école, qui se déroulait du 14 au 26 novembre. Il s’agit d’une campagne de sensibilisation et d’initiation qui vise à encourager l’initiative entrepreneuriale et à encourager l’entrepreneuriat en milieu scolaire. J’ai donc accepté avec plaisir son invitation.
Ma première expérience a été à l’école primaire Brébeuf. J’ai visité deux classes d’une vingtaine de jeunes déjà bien allumés sur le sujet. Et pour cause! Avec leur professeur, ils avaient préparé des questions sur des éléments de l’entrepreneuriat qui les intriguaient.
Comment faites-vous pour attirer les clients? Est-ce que c’est légal pour nous de faire du commerce? Quel moyen suggérez-vous pour faire connaître notre projet? Quel est le meilleur outil de communication pour se faire connaître? Est-ce que vous allez vendre votre entreprise? Bref, il y a eu beaucoup de questions.
L’entrepreneur lorsque j’étais enfant
La partie qui a suscité le plus d’intérêt dans ma présentation est lorsque j’ai partagé avec ces jeunes mes premiers pas comme entrepreneur. Il y avait matière à les captiver puisque j’avais alors leur âge. J’ai donc eu droit aussi à plusieurs questions sur l’un mes premiers projets : la création d’une petite revue humoristique, Pifo-Journaux.
Ce projet était inspiré par la revue française de bandes dessinées Pif Gadget et par les dessins de la fameuse Rubrique-à-Braque. Au bout du compte, pour ce projet, je n’aurai dessiné que quelques planches et fait que quelques photocopies. Mais je me souviens encore des regards amusés de mes amis et même de leurs rires et de ceux de mes parents.
Une mini-entreprise de compostage
Dans la première classe que j’ai visitée, les élèves avaient démarré une mini-entreprise de compostage nommée École-logique. Ce nom avait été choisi par vote parmi différentes options proposées par les membres de la classe. Pour ce faire, le nom et le logotype relié ont été épinglés sur un babillard, puis les élèves ont procédé à leur sélection dans les urnes de vote, choisissant ainsi démocratiquement le nom et le logo de leur choix. Précédemment, ces urnes avaient été utilisées dans le cadre d’une simulation de vote en vue d’initier les élèves aux principes de la démocratie. Pas mal, quand même, pour les jeunes du primaire!
Par cette entreprise, les élèves vont apprendre les rudiments du compostage. Par exemple, ils vont être sensibilisés à l’importance de composter, ainsi que formés à la manière de faire du compost et à bien identifier les matières compostables. Par la suite, les élèves vont entreprendre des démarches pour vendre leur compost et ainsi apprendre quelques rudiments de la mise en marché, et ce, toujours en travaillant avec leurs collègues de classe.
L’enseignante Joëlle Lemieux, qui m’a accueilli dans la première classe, m’a mentionné : « Le travail d’équipe est valorisé. Chacun des élèves participe en fonction de ses forces. Certains travaillent davantage à la promotion et à créer des affiches. Ceux qui sont meilleurs en mathématique vont établir le prix du compost. Les élèves apprennent aussi à travailler la résolution de problème. Ils apprennent les rudiments de la science en environnement, comme les gaz à effet de serre. »
La deuxième classe, pilotée par l’enseignante Cynthia Roy, n’avait pas encore choisi son projet d’entreprise. Mais les élèves étaient tout aussi allumés. J’ai d’ailleurs été plutôt surpris lorsqu’un élève m’a présenté ce qu’il connaissait du concept de mentorat.
La passion entrepreneuriale
Durant La Semaine des entrepreneurs à l’école, plus de 25 entrepreneurs ont offert une soixantaine de conférences auprès de 1 900 jeunes, dans différentes classes en Estrie. On peut ainsi penser que l’entrepreneuriat est voué à un bel avenir.
Ma participation à cet événement coïncide avec le 24e anniversaire de Basta communication. Au fil des années, j’ai accumulé quelques histoires et anecdotes à raconter. Il s’agit de bons coups et de quelques échecs, bien sûr, qui m’auront permis d’apprendre et de grandir. Vous comprendrez ma motivation à échanger aujourd’hui avec des jeunes et à vouloir partager avec eux mon expérience et mes valeurs!
Mais mon grand bonheur a été de les écouter et de répondre à leurs questions en espérant provoquer quelques étincelles en eux qui pourront leur donner envie de se réaliser. J’ai pu moi-même bénéficier de l’aide de nombreuses personnes tout au long de mon parcours. Et ces rencontres avec des jeunes du primaire m’ont procuré tout le plaisir de pouvoir, à mon tour, passer le flambeau de la passion entrepreneuriale.
Patrice Côté
Président et directeur artistique
Basta communication
