Président de Visa Art depuis le mois de juin 2014, Normand Lacroix s’est investi passionnément pour les arts depuis de nombreuses années. Les fruits de son travail assidu l’ont mené vers le poste de coordonnateur de la galerie d’art de Sutton (Arts Sutton) qu’il a débuté il y a déjà quelques mois. Il rendra bientôt les « rênes » de la présidence à une personne qui porte, tout comme lui, un grand intérêt ainsi qu’un grand amour à la diffusion des arts visuels et littéraires au Québec. Le slogan de cet organisme qui perdure depuis maintenant presque 25 ans : « La rencontre des arts visuels et littéraires », dans un contexte qui encourage fortement les artistes de la relève en Estrie. Fondé par Madame Laurence Douillard à l’âge de 68 ans, cet organisme correspond à un besoin criant dans notre société : offrir un espace de qualité pour les artistes dans le domaine visuel et littéraire. Monsieur Lacroix aura su installer un vent de fraîcheur à cet organisme en instaurant « l’exposition des refusés », historiquement tirée de l’époque romantique, où le peintre Claude Monet s’était vu refusé ses oeuvres à plusieurs reprises. Cette exposition permet aux artistes non sélectionnés de pouvoir tout de même s’exposer devant un large public, et qui sait, de pouvoir ainsi créer la nouvelle relève de demain!
Normand Lacroix : un homme polyvalent!
Originaire de Disraeli, Normand Lacroix a tissé des liens étroits avec Sherbrooke au début de l’adolescence. Il venait régulièrement à Sherbrooke puisqu’il s’intéressait particulièrement aux événements de chants liturgiques qui s’y déroulaient les fins de semaine. Quittant le nid familial à l’âge de 17 ans, il part pour la grande métropole afin d’entreprendre une carrière à la banque nationale où il exerce le métier de comptable. Passionné par les arts depuis sa tendre enfance, il retournera sur les bancs d’école pour suivre une formation en design intérieur à Trois-Rivières. Ensuite, il effectuera un certificat en arts visuels à l’Université de Sherbrooke pour finalement suivre des cours à l’Université Bishop’s en histoire de l’art, en sculpture et en multimédia.
Suite à ces formations académiques, il fait son premier « coming out » artistique en 2012, alors qu’il est membre de Visa Art. « C’est à cette période que j’ai enfin décidé d’exposer une sculpture qui a été présentée au jury de Visa Art, et qui l’a retenue. », confie-il.
Avec ces multiples expériences professionnelles en comptabilité, en design intérieur, en muséologie, et plus encore, le conseil d’administration de Visa Art lui a rapidement proposé le poste de vice- président, qu’il a occupé pendant deux ans avant de devenir président. « Les artistes sont très heureux des conseils que je peux leur donner. J’offre mes acquis, mes informations, mon bagage. C’est tellement gratifiant de faire ce travail-là ! Ça les rend heureux et ça me rend heureux moi aussi de pouvoir exposer leurs œuvres sous leurs meilleurs jours. Pour moi, ça vaut de l’or! »
La 24 e édition, la 25 e …?
En 2012, Visa Art a connu un essor fulgurant. À cette époque, Monsieur Lacroix occupait le poste de vice-président. Le site web a été complètement refait par Basta communication ainsi que le logo. « À ce moment-là, tout se passait en ligne : les inscriptions, les formulaires; c’était formidable! Ces changements ont été très positifs pour nous. »
La 24 e édition, sous le thème «Empreintes », a connu un succès. Pour la 25 e édition, tout reste à voir… Suite à la présidence d’honneur de Richard Séguin en 2013, d’Étienne St-Amand en 2014, de Christiane Lahaie en 2015 et de Richard Bélanger en 2016, Monsieur Lacroix a demandé à Hélène Dorion- l’écrivaine québécoise la plus récompensée depuis une vingtaine d’années au Québec- de succéder à ce titre pour l’année 2017, ce qu’elle accepta volontiers avec le thème proposé « Chez moi », thématique originale qui demande aux artistes de créer à partir de leur univers personnel, à la place de créer sur un thème spécifique. En lui soumettant cette thématique, Madame Dorion n’a pas pu refuser; tout son processus littéraire est centré sur sa démarche intérieure. « Je voulais faire voyager l’exposition à Montgeron, en France, la ville jumelle de Magog, mais ce projet est présentement sur la glace. », souligne Monsieur Lacroix. En effet, puisque la galerie d’art de Sutton (Arts Sutton) a embauché Monsieur Lacroix à temps plein, ce dernier doit se retirer de la présidence, faute de temps. « Le temps est venu pour moi d’investir dans ma propre production artistique et d’entamer cette dernière carrière, qui m’assure une stabilité avant ma retraite. », affirme-t- il. La porte est donc ouverte à un autre président, aussi passionné que Monsieur Lacroix! « Je serais prêt à assister une personne pour la première année afin de bien l’orienter…Visa Art mérite de survivre. », dit-il. Avis aux intéressés!
L’exposition des « refusés »
L’idée de l’exposition des refusés tire son origine de l’époque romantique, où le célèbre peintre Claude Monet se voyait constamment refuser ses œuvres. En effet, en 1853 les impressionnistes de cette époque étaient tous refusés, ils ont alors créé « le salon des refusés de Paris », pour devenir, deux ans plus tard « le salon des indépendants ». « On sait maintenant que leurs œuvres valent des millions, alors je me suis dit, qui sait en 2015, s’il n’y a pas dans la région la future élite de demain qui ne plaît pas, qui n’est pas au goût du jour? Qui sait si ce n’est pas elle, l’élite de demain? », mentionne Monsieur Lacroix.
Cette exposition a connu un grand succès, c’est d’ailleurs dans cette dernière que le plus de toiles ont été vendues. « J’ai créé cette exposition parce que j’avais souvent le cœur coupé en deux en voyant des œuvres refusées qui présentaient une maîtrise incroyable, et j’ai vu partir des artistes déçus de ne pas avoir été sélectionnés même si leurs œuvres étaient d’une grande qualité. Alors je me suis dit : il y a peut-être des gens qui vont créer une nouvelle époque… », affirme-t- il.
La rencontre des arts visuels et littéraires
Visa Art n’est pas seulement connu dans la région de l’Estrie; un bon nombre d’artistes d’ailleurs (Montréal, Laval, Lac Mégantic, etc) font le trajet pour y exposer leurs œuvres. « À un moment donné, l’artiste en région a fait le tour des endroits où il pouvait exposer, il doit trouver d’autres lieux de diffusion. Si je gagnais un million demain matin, j’implanterais des Visa Art dans chaque ville au Québec : Visa Art Québec, Visa Art Granby, Visa Art Saguenay, Visa Art Outaouais, partout. Il y a des bassins d’artistes et d’auteurs qui ne demandent pas mieux que d’avoir une plate-forme pour s’exposer sans avoir à fournir des cv ou des démarches artistiques. »
En espérant que le souhait du cœur de Monsieur Lacroix se réalise un jour… Longue vie à l’organisme Visa Art!