Un projet inédit de Basta communication a récemment été finalisé dans l’immeuble Place-Griffith, face au Musée des beaux-arts de Sherbrooke, dans le berceau de la ville. Il s’agit de la murale historique intérieure intitulée « Du Ndakina à Sherbrooke »[i] et de l’œuvre animée d’Étienne Saint-Amant, « Onigan »[ii].
Surprenant pour cette agence créative dédiée au graphisme, site, référencement et contenu web? En fait, il s’agit d’un projet original que « Basta communication a réalisé avec passion, ouvrant la porte à des perspectives inédites et à de nouveaux défis », comme le souligne Patrice Côté, son directeur artistique. Dans un secteur historique aujourd’hui voué à l’innovation, l’agence a opté pour l’audace et… l’innovation.

L’impulsion de Dusco, la proposition de Basta communication
La firme Dusco, propriétaire et restaurateur de l’immeuble bâti en 1854, a confié le mandat à Basta communication d’animer les espaces construits en conciliant passé et présent. L’agence a proposé un enrichissement artistique sous le thème de l’eau, qui permet l’harmonisation des lieux géographiques et environnementaux à l’occupation humaine passée et présente.
Ainsi, les œuvres intégrées, riches et audacieuses, unissent technologies actuelles et histoire, création et partage de culture pour illustrer la vie qui se déploie et qui suit son cours. Tout comme l’eau qui coule, transformant patiemment au passage un lieu, le temps a permis à des personnes d’investir et de façonner des lieux, selon leur culture et selon leurs besoins. Et demain, le temps permettra à d’autres d’en faire de même. Cette fertile portion d’histoire, Basta communication a souhaité lui redonner vie en l’enchâssant dans le présent et en la propulsant dans un avenir, moderne et technologique, tout comme l’évoquent aussi le bâtiment restauré et le quartier.
La genèse du projet, l’histoire de la vie d’un lieu
Ce projet de murale historique est situé dans une zone emblématique de Sherbrooke aujourd’hui remise en valeur. Il a donc demandé une conception dans une perspective élargie.
Patrice Côté, également directeur artistique du projet, raconte ainsi la démarche qui a nourri la création : « Nous avons poussé la recherche sur les événements clés qui ont fait l’histoire dans le secteur des Grandes-Fourches. Par la suite, nous avons fait des recherches d’images en tenant compte du caractère historique, mais également de l’impact visuel recherché afin de faciliter la trame narrative de la murale avec un tout cohérent et attrayant sur le plan visuel ».
Ainsi, diverses recherches ont été faites auprès de différents musées, tout particulièrement auprès du Musée d’histoire de Sherbrooke et du Musée des Abénakis, à Odanak, au Centre-du-Québec.
Et pour parvenir à l’authenticité visée par Patrice Côté, l’agence s’est bien entourée. Historiens, membres de la communauté abénakise et artiste ont offert leur collaboration et appuyé la recherche et le travail artistique de Basta communication.
Mentionnons notamment la participation de Susie O’Bomsawin, directrice générale adjointe du Conseil des Abénakis d’Odanak ainsi que celle des historiens Geneviève Dorion et David Maurice, et de Karine Savary, conservatrice au Musée d’histoire de Sherbrooke.
De même, le muraliste Serge Malenfant a partagé avec bienveillance son expertise et quelques idées créatives, tout comme Étienne Saint-Amant, artiste et créateur de l’œuvre animée qui dialogue avec la murale historique.
Un quartier tourné vers l’innovation, depuis longtemps…
L’endroit historique où se situe l’immeuble Place-Griffith fait partie de la zone désignée « quartier de l’innovation » par le gouvernement du Québec en 2022. Actuellement, le secteur fait partie d’un écosystème riche et complexe dédié au progrès innovant et à la technologie, à Sherbrooke.
Cette appellation de « quartier de l’innovation » est également un hommage aux diverses activités qui s’y sont déroulées depuis que des humains ont occupé ce territoire. En effet, le secteur entourant Place-Griffith est généreux en attraits naturels ainsi que fertile en créations humaines. Mentionnons, notamment, l’installation saisonnière des Abénakis en ces lieux accueillants (ou l’installation des Abénakis avec wigwams et autres commodités), la construction de moulins à eau sur la rivière par les premiers colons, et par la suite, l’installation des barrages hydro-électriques Frontenac et Abénakis. On y découvre aussi que le quartier a connu l’implantation des premières industries de Sherbrooke et même, la conception du premier véhicule à essence au Canada – la Fossmobile de George Foote Foss!
L’histoire de cette zone est donc productive, créatrice et renouvelante, propulsée par la morphologie des lieux et la présence des Grandes-Fourches, où se rencontrent les rivières Magog et Saint-François. Et ce n’est pas tout. La ville de Sherbrooke y est née, d’abord par l’importante présence abénakise sur le territoire du Ndakina (s’étendant aussi à l’Estrie) puis en 1795, sous le nom de Hyatt’s Mill, avant d’adopter le nom qu’on lui connaît, en 1818.
Une œuvre de réconciliation humaine et temporelle

Ainsi, l’occupation humaine de ce secteur revêt de nombreux aspects ethnographiques. L’immeuble Place-Griffith est d’ailleurs bordé par la rue des Abénakis, qui rappelle l’importante présence de cette nation au cœur des Grandes-Fourches. Ce lieu ancestral qu’elle a occupé pendant des millénaires revêt un caractère culturel majeur.
L’endroit a également accueilli d’autres nations, soit des colons français puis des Anglais, avant la création de Sherbrooke.
Basta communication a représenté, dans la murale, cette riche présence historique, souhaitant également souligner l’importance de la réconciliation avec les Nations autochtones.
Remerciements de Basta communication
Basta communication tient à remercier chaleureusement Dusco, ainsi que toutes les personnes qui ont travaillé de près ou de loin à la réalisation de la murale « Du Ndakina à Sherbrooke ». L’Agence remercie également Étienne Saint-Amant, pour sa participation au projet et pour sa création « Onigan ».
Crédits
Immeuble Place-Griffith,
234, rue Dufferin, propriété de Dusco, gestion immobilière
Coordination du projet
- Emmanuelle Saint-Pierre, gestionnaire de projet
- Patrice Côté, directeur artistique
Recherche
- Patrice Côté, directeur artistique
- Geneviève Dorion-Bélisle, historienne
- David Maurice, historien
- Karine Savary, conservatrice, MHIST
Rédaction des textes de la trame narrative
- Geneviève Dorion-Bélisle, historienne
- David Maurice, historien
Graphisme
- Basta communication
- Annie Leclerc, graphiste
- Patrice Côté, directeur artistique
Comité consultatif
- Serge Malenfant, muraliste
- Patricia Lachapelle, responsable des collections, Musée des Abénakis
- Susie O’Bomsawin, directrice générale adjointe, Conseil des Abénakis d’Odanak
- Karine Savary, conservatrice, musée d’histoire de Sherbrooke
[i] Ndakina signifie « notre territoire » en langue abénakise.
[ii] Onigan signifie « portage » en langue abénakise. Il est la source d’inspiration de l’œuvre d’Étienne St-Amant qui exploite le thème de l’eau sous toutes ses formes.